L’esthétisme Nabi 

L'art nabi est un art d’inspiration mystique. Afin de renouveler l’art sacré, les artistes nabis tel que Maurice Denis, Paul Sérusier et Paul-Élie Ranson, s’inspirent de l’art égyptien antique, de l’art médiéval, des "primitifs" et de l’art byzantin.

Les artistes cultivent la simplification primitive des formes initiée par Paul Gauguin. Pour eux, les « arts primitifs » sont synonymes de pureté originelle, d’où l’aspect brut récurrent dans les œuvres des nabis et tout particulièrement dans la sculpture de Lacombe. De plus, les Nabis sont influencés par l’école d’art sacré de Beunon en Allemagne ou l’on enseignait l’esthétique religieuse dont celle de l’Égypte antique. 

L'esthétique Nabi, incarnée par le groupe formé en 1888, se distingue par son caractère mystique et son rejet des courants artistiques établis tels que le réalisme et l'impressionnisme. Georges Lacombe, seul sculpteur affilié au mouvement et surnommé le "Nabi sculpteur", joue un rôle particulier dans cette démarche artistique. Inspirés par le symbolisme, les Nabis expriment des idées abstraites et des émotions à travers l'utilisation de symboles, de métaphores et d'allégories, s'opposant ainsi au formalisme académique.

La dualité dans l'art de Lacombe se manifeste par une représentation réaliste de la nature associée à une aspiration à une réalité philosophique et littéraire imprégnée d'ésotérisme et de mysticisme. Son absence de formation académique traditionnelle qui l’a mené à l'apprentissage du travail du bois auprès de son père ébéniste, renforce cette approche indépendante et novatrice. L'utilisation de matériaux comme le bois, la pierre et le marbre évoquent une volonté de revenir aux pratiques anciennes de la sculpture, contribuant ainsi à l'évolution du primitivisme au tournant du XXe siècle.

En résumé, l'esthétique Nabi se distingue par son engagement mystique, sa recherche d'inspiration dans des sources variées, et son désir de renouveler l'art sacré à travers une approche novatrice et symbolique.