Le lion

L'animal, disproportionné, occupe les deux tiers de la face. Il est pourvu de pattes griffues et d’une queue repliée sur son dos terminée par une mèche striée, rappelant le traitement de son pelage dorsal et de sa crinière frontale. 

La tête du lion est ronde et imposante, et est surmontée par deux oreilles arrondies. Son museau, souligné par des moustaches relevées, s’étire de ses babines jusqu’à son arcade sourcilière. Celle-ci abrite deux grands yeux globuleux et ourlés. 

Le traitement du faciès du lion rappelle des traditions locales : ses yeux, la rondeur de son faciès et ses moustaches rappellent les faciès des saints abbés de Florennes à Maredsous, en province de Namur, ainsi que le traitement des têtes saillantes des fonts baptismaux de Beauvechain, en province du Brabant Wallon.

La position de l'animal, de profil pour son corps et frontale pour son visage, appuie sur le côté menaçant de l'animal. Son regard, fixé sur le spectateur, fait de lui sa prochaine victime. 

Cependant, le lion est tout de même soumis à saint Walbert qui lui fait face. En effet, celui-ci brandit une arme contre sa tempe, défiant ainsi l'animal sauvage. Cet acte témoigne de la symbolique de la scène, c'est-à-dire du combat des chrétiens contre le paganisme. 


Relief d'un saint abbé de l'abbaye de
Florennes, vers 1150-1155. Anhélai,
Abbaye de Maredsous.
Source : GHISLAIN Jean-Claude,
2009, p. 18.


Fonts baptismaux de Beauvechain,
Belgique : une des têtes saillantes
de la cuve.
Source : EmDee, 2010 via
wikicommons, licence CC BY-SA 3.0.