Pour les portraits féminins, la flatterie et l’apparence sont la clé de la représentation. L’artiste donne une apparence plus jeune au modèle, atténue les rides, les défauts du visage, agrandit les yeux et diminue la bouche pour correspondre aux critères de beauté de l'époque. Louis Tocqué a un code qui leur impose de se farder plus ou moins selon leur rang. C’est ce que remarquent les frères Goncourt : « le rouge de la femme de qualité n’est pas le rouge de la femme de cour ; le rouge d’une bourgeoise n’est ni le rouge d’une femme de cour ni le rouge d’une femme de qualité ni le rouge d’une courtisane : il n’est qu’un soupçon de rouge, une nuance imperceptible. ». L’accentuation du rouge sur les joues de la femme montre son appartenance à une classe sociale élevée.
Pour ses portraits, Nicolas de Largillierre utilise de nombreux artifices pour dépeindre la psychologie de ses personnages, ici avec le maquillage, ou par le choix des couleurs douces et claires comme avec le portrait de la religieuse Élisabeth Throckmorton pour refléter sa foi.
Nicolas de Largillière, Elisabeth Throckmorton, Chanoinesse de l'ordre des Dames Augustines Anglaises, 1729, huile sur toile, 81,5x67,3 cm.