Paysage

Largillierre touche notre sensibilité car il priorise la couleur dans son art. Il prend une liberté dans la dislocation des plans et a une habilité particulière de traitement de l’espace ainsi que dans la lumière pour utiliser toutes les parties du tableau. Largillierre a vu et examiné la nature. Il l’a copié pendant plusieurs années ce qui lui a permis de manipuler l’espace à volonté. De plus, avant d’être portraitiste, il faisait beaucoup de natures mortes mais aussi quelques paysages pendant sa période anglaise ce qui justifie la qualité de ces arbres que l’on aperçoit au coin gauche an arrière plan, qui, dans ce portrait, peut faire allusion à son jardin. 

Il s’est d’ailleurs inspiré de Anton Van Dyck, peintre flamand, pour sa lumière douce et diffuse ainsi que dans la représentation tout en légèreté de ces feuilles d’arbres comme dans le portrait de Lord Philip Wharton de 1632 avec un paysage idyllique diffus en fond.

Anton VAN DYCK, Philip Lord Wharton, huile sur toile, 1632, Washington DC, National Gallery of Art (n°1937.1.50).

Dans notre oeuvre, on découvre les arbres de manière diffuse et de plus en plus clair au sommet. Les feuilles se finissent vertes et plus sombre du coté gauche. Le soleil les éclairent directement, matérialisé par les rehauts jaunes sur les feuilles droites. Derrière cet arbre, un épais brouillard recouvre le ciel et laisse deviner d’autres arbres à l’arrière par leur forme.