Bien que les animaux aient toujours constitué une source d’inspiration majeure dans l’histoire de l’art, en Europe, la sculpture animalière a longtemps été rangée dans la catégorie des genres mineurs. Cependant, elle connaît un tournant en 1831 à l'occasion du Salon de Paris où une sculpture d'Antoine-Louis Barye intitulée le Tigre dévorant un gavial. Barye est l'un des premiers sculpteurs à abandonner la représentation mythologique de l’animal au profit d’une représentation dite naturaliste. Ce groupe en bronze suscite alors l'admiration du public et c'est donc à cette période que se développe le renouveau de la sculpture animalière qui sera particulièrement en vogue sous le Second Empire. 

Antoine Louis Barye, Tigre dévorant un gavial, 0,397x1,056x0,405 cm, bronze, Paris, Le Louvre © Domaine public. 

Durant le Moyen-Âge, et plus particulièrement dans l’art médiéval occidental, les sculptures d’animaux sont plutôt décoratives. Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle un changement s’opère dans la réalisation de sculptures d’animaux. En effet, avant la fin du XVIIIe siècle, les sculptures animalières servaient plutôt une mythologie et représentaient une symbolique. Avec l’avènement de nouveaux courants tels que le naturalisme, les conceptions et pensées liées aux productions changent. Ainsi, au XIXe siècle, la volonté de réalisme et de vraisemblance dans les sculptures tend à prendre le dessus sur les anciennes esthétiques. En exemple, les statuettes votives antiques aux nombreuses symboliques laissent place à des sculptures d’animaux réalistes, comme celle du Lion au serpent d’Antoine-Louis Barye, réalisée en 1832. Cette sculpture illustre avec justesse le style naturaliste, puisqu’à travers elle, l’artiste copie la nature avec de nombreux détails. 

On peut parler d'une école animalière française regroupant de célèbres sculpteurs comme Barye, son fils, Alfred Barye, Emile-Coriolan Guillemin, Auguste Caïn, Pierre Jules Mêne ou encore Pierre Louis Rouillard. Les animaux deviennent alors un sujet indémodable et majeur dans l’art. Ils occupent une place de choix dans la sculpture contemporaine.